A l’heure où les constructeurs automobiles traversent une crise économique
sans précédent en Europe, où les enjeux environnementaux pour réduire les
émissions de CO2 sont inévitables et où le coût des carburants ne cessent
d’augmenter, la solution des véhicules électriques ou hybrides (association
de deux moteurs à énergies différentes) apparaît aujourd’hui comme
incontournable. Après un démarrage poussif en 2008 où seuls deux prototypes
étaient exposés au Mondial de l’Automobile, ce n’est pas moins d’une
trentaine de modèles qui sont aujourd’hui en vente. Avec 1,4% de part de
marché en 2012, les ventes de véhicules électriques certes en croissance
restent confidentiels, mais pour combien de temps ?
Pour les courts circuits
Fort du constat que 90% de nos trajets quotidiens s’effectuent en zone
urbaine ou périurbaine et dépassent rarement les soixante kilomètres par
jour, les nouveaux modèles de voitures écologiques, semblent enfin pouvoir
s’imposer. L’aspect économique n’est pas non plus négligeable, lorsque l’on
sait que le coût mensuel de nos chères voitures thermiques varient de 450€ à
900€ par mois. Pour une voiture électrique, hors frais d’entretien et
d’assurance, on ne dépense que de 1,5€ à 2€ pour parcourir 100 kilomètres.
Alors il est temps peut-être d’être branché !
Le courant passe mieux entre les constructeurs et les acheteurs
Renault, Peugeot, Citroën, Nissan, Fiat, Opel, BMW, Toyota et bien d’autres
marques sont désormais présents sur ce segment. Promis à un marché de niche
par certains spécialistes, les freins à l’achat sautent les uns après les
autres.
Tout d’abord le prix, jugé prohibitif à ses débuts, devient abordable.
Aujourd’hui, la Citroën C-zéro et la Zoé de Renault sont proposés à moins de
17.000€ (bonus écologique compris). Un des modèles les plus vendus en
France, la Mia Electric ne coûte que 13.900€.
L’autonomie ensuite, grâce aux nouvelles technologies des batteries Lithium
ion, ces accumulateurs permettent de parcourir plus de deux cents kilomètres
sans escale.
Enfin, la possibilité d’installer chez soi une station de recharge
électrique pour moins de 1.000€ et le déploiement un peu partout en France
de bornes de charge (www.chargemap.com) permet désormais de plus grand
trajet en complète autonomie.
Privés et Public ensembles pour alimenter ce marché porteur
L’état, lui aussi, souhaite donner un coup de pouce aux voitures
électriques. Une série de mesure a été dévoilée en 2012 : tarifs
préférentiels sur les péages et parkings, enveloppe de 50 millions d’euros
mise à disposition pour l’installation de bornes de recharge sur tout le
territoire, un chiffre de 16.000 stations est annoncé dans un avenir proche.
Le gouvernement a décidé le maintien du bonus écologique jusqu’à 7.000€
étendu aux acheteurs publics et aux entreprises pour les acquéreurs de
voitures neuves émettant le moins de CO2.
Enfin un décret publié en juillet 2012, a instauré un « droit à la prise ».
Cette décision oblige à installer dans les parkings et immeubles neufs des
points
de recharge.
Même le secteur privé s’en mêle, certaines assurances appliquent des tarifs
préférentiels aux véhicules peu polluants. Le constructeur Renault et les
centres E. Leclerc ont annoncé avoir signé un accord afin de déployer
plusieurs centaines de bornes de recharge dans les hypermarchés. La Poste
varoise a doté quelques agents de quatre-vingt véhicules électriques.
L’agglomération Toulon Provence Méditerranée (T.P.M) n’est pas en reste. Son
réseau de transports exploite depuis 2011, six bus hybrides (Thermique –
Electrique). Trois ou quatre véhicules devraient venir étoffer la flotte
d’ici fin 2013. Toyota, en partenariat avec EDF devrait lancer en 2014, un
système composé de soixante-dix véhicules en libre-service à Grenoble.
Attention à la panne dans le secteur
Aujourd’hui la plupart des véhicules électriques sont vendus aux entreprises
et aux collectivités. Demain, la multiplication des stations de recharge,
l’augmentation de l’autonomie des batteries et l’effort conjoint des acteurs
économiques, devraient séduire une clientèle de particuliers.
Pour autant quelques questions subsistent encore : quel sera le marché de
l’occasion de ces voitures « propres », que deviendront les batteries
arrivées en fin de vie (six à sept ans), le prix de ces accumulateurs
baisseront-ils en raison de l’augmentation des volumes de ventes. Une fois
le marché arrivé à maturité, quelle garantie auront-nous de payer le
kilowatt pour notre véhicule au même coût que notre énergie domestique (une
prise de 220 volt suffit à recharger un véhicule).
La sécurité aussi doit être abordée. Avec l’absence de bruit, les piétons
devront être plus attentifs aux passages de ces nouveaux véhicules. D’après
certains constructeurs, un son artificiel devrait être produit par ses
voitures, uniquement sonores par leurs crissements de pneus.
Enfin la bataille fait rage parmi les acteurs du marché. Plusieurs modèles
économiques se court-circuitent, modèle cent pour cent électrique,
biénergie (électrique et thermique), Toyota annonce même une voiture à
hydrogène (sortie en 2015). Pour ajouter à la complexité du modèle standard,
la batterie est à louer ou comprise dans le prix et cerise sur le gâteau la
prise de charge (prise d’alimentation) est différente dans certain pays
d’Europe. Bref, le pari des ces voitures propres ne réussira qu’à l’unique
condition que toutes les forces en présence suivent un même courant.
Patrick Issartier
Avril 2013
Recharge et autonomie
Le temps de charge des voitures électriques, varie entre 6 et 8 heures
suivant les modèles.
Pour la Peugeot iOn, elle est de six heures en charge lente, et permet de
recharger complètement le véhicule. En charge rapide, le temps est réduit à
trente
minutes pour quatre-vingt pour cent de charge.
D’une manière générale, la consommation des batteries dépend principalement
du poids embarqué, du style de conduite et de la température extérieure.
Les autonomies données par les constructeurs varient sensiblement.
La Bluecar de Boloré annonce 250 km d’autonomie, juste devant la Zoé de
Renault qui garantie 210 km sans assistance.
La C-zéro de Citroën, le Fluence de Renault et la iOn de Peugeot se tiennent
dans un mouchoir de poche avec 160 km pour la C-Zéro et la Fluence, quant à
la iOn de Peugeot elle affiche 130 km.
le coût des voitures électriques
Pour leur commercialisation, les constructeurs n’ont pas adopté la même
stratégie. Peugeot avec son modèle iOn et Citroën et sa C-Zéro ont opté pour
la vente du véhicule et de sa batterie. Renault avec sa gamme électrique a
choisi de vendre sa voiture et de louer les batteries.
– Mia Electric 13.930€ bonus écologique compris.
– Citroën C-Zero 16.300€ bonus écologique compris.
– Peugeot iOn 22.500€ bonus écologique compris.
– Nissan Leaf 25.990€ bonus écologique compris.
– Opel Ampera 38.500€ bonus écologique compris.
– Fiat 500 électrique 25.000€ (non officiel).
– BMW i3 entre 35.000€ et 40.000€ (non officiel).
– Bolloré Bluecar 12.000€ bonus écologique compris. Location de la batterie
80€/mois*.
– Renault Kangoo 16.920€ bonus écologique compris. Location de la batterie
72€/mois*.
– Renault Fluence ZE 18.900€ bonus écologique compris. Location de la
batterie 97€/mois*.
– Renault Twizy à partir de 6.990€. Location de la batterie 50€/mois*.
– Renault Zoe 13.700€ bonus écologique compris. Location de la batterie
79€/mois*.
*Le prix de location des batteries varie selon la durée et le nombre de
kilomètres annuel.
Témoignage
Un collaborateur du JBM Annonces, à utilisé durant 3 jours un véhicule 100 %
électrique. Il nous donne ses impressions…
Comment se sont déroulé ces 3 jours d’essai ?
Ce que je peux dire, c’est que l’utilisation d’un véhicule électrique n’a
pas chamboulé mon quotidien. Il fallait juste ne pas oublier de recharger le
véhicule, quand c’était nécessaire. J’ai une prise de 220 W à l’extérieur de
mon logement, il m’a juste suffit de tirer une rallonge.
Qu’elle sont les sensations au volant d’un véhicule électrique ?
Tout d’abord c’est le silence, qui règne à bord du véhicule. L’ambiance est
zen, le démarrage se fait en douceur. Ensuite, une chose qui m’a vraiment
étonnée c’est l’accélération, je l’ai trouvé très puissante. J’ai adoré la
simplicité de la conduite, freiner et accélerer, voiture automatique oblige.
Au début, j’avais tendance, machinalement, à passer les vitesses de la main
droite, très vite j’ai perdu ce réflexe. L’intérieur du véhicule essayé, m’a
vraiment séduit : la clarté de l’habitacle, un super équipement, avec un
écran de navigation multimédia digne de se nom, la clim, la radio CD, le
port USB, le bluetooth…
Au niveau de la vitesse, je me suis amusé à conduire sur l’autoroute où j’ai
atteint très facilement les 130 km/h. Enfin comme la voiture électrique
n’est pas encore très répandu, on se fait facilement aborder par les curieux
et cela m’a fait plaisir.
Vos conclusions ?
Pour moi l’essai est convainquant, mais je pense que si je fais le choix du
véhicule électrique, ce sera en deuxième véhicule. A moins que très vite se
mettent en place autant de points de recharge rapide qu’il y a de stations
service.