Il y a une dizaine d’années, la Marine nationale se débarrassait des bâtiments des armées en les prenant pour cible. Les bateaux coulaient et personne ne s’en souciait. C’est comme cela que font les Etats-Unis.
A présent, dans un contexte de développement durable, la Marine nationale a donc réfléchi à d’autres solutions, notamment celle de désarmer les vieux navires et d’entrer dans des procédures de déconstruction et de démantèlement pour valoriser les matériaux qui peuvent avoir une seconde vie. Les travaux sur l’ex-Saône vont débuter prochainement dans les anciens chantiers navals de La Seyne-sur-Mer afin de préserver la rade de Toulon de tout risque de pollution.
Ce programme de déconstruction des bâtiments de la marine désarmés prévoit d’avoir traité les plus anciens d’ici cinq ans dans le strict respect des personnels des chantiers et de l’environnement.
Pour le moment, deux grandes coques ont été envoyées à la déconstruction, celle du porte-avions Clemenceau au Royaume-Uni et celle de l’escorteur d’escadre Bouvet en Belgique.
A Toulon, de nombreuses vieilles coques attendent de faire l’objet d’un lot dans le cadre d’un marché public qui se fait à l’échelle européenne. Un premier lot dont l’ex-Saône a fait l’objet d’un marché public qui a été remporté par un groupement d’industriels de La Seyne-sur-Mer, à Bregaillon. Ce groupement est porté par la société Foselev Marine et Topp Decide. L’ex-Saône a été désarmé il a environ 30 ans et va enfin être traité avec deux autres coques : les ex-bâtiments de débarquement de char la Dives et l’Argens. C’est une première en France, c’est pourquoi la Marine nationale communique sur cette opération.
Ce mardi, la mission a débuté avec l’échouage de la vieille coque toute rouillée de l’ancien pétrolier dans un dock flottant qui vient de Croatie et qui était amarré devant le fort de l’Eguillette. Ce dock flottant va servir de berceau qui sera mis à sec pour transporter l’épave en toute sécurité vers Brégaillon où elle sera déconstruite. Cette manœuvre délicate s’est déroulée hier en fin d’après-midi et a pris plusieurs heures.
Valérie LE PARC – Mardi 5 juin