La ville de La Garde présente :
Thém’Art#4 – Fragilité – [ART_CONTEMPORAIN&PHILOSOPHIE]
La création contemporaine pensée et réfléchie.
Quand la création rencontre la philosophie : La 4ème édition de THEM’ART aborde cette année le thème de la fragilité, source d’inspiration pour la trentaine d’artistes plasticiens
rigoureusement sélectionnés.
Tous ont planchés sur le sujet en l’espace de quelques mois seulement pour présenter des œuvres audacieuses, impertinentes, déroutantes, soumise à un jury composé de personnalités issues des institutions privées et publiques : Axelle Régine Galtier, présidente de « OÙ Association & Lieux d’Expositions, Résidences et commissaire artistique » à Marseille, Michel Sajn , directeur de la publication « La Strada » à Saint-Laurent du Var et Paul Emmanuel Odin de la Galerie »
La Compagnie » à Marseille.
Le Prix Thèm’Art est récompensé par une dotation de 1500 € et une exposition personnelle à la Galerie G au mois de septembre 2016.
Vendredi 19 février 2016 :
Philippe Granarolo animera une table ronde avec les plasticiens et le public à18h dans la salle G. Philipe, suivi du vernissage et de l’annonce du lauréat à 19h dans le hall Dieudonné Jacobs autour d’un cocktail.
L’ exposition sera visible jusqu’au 28 février, tous les jours de 15h à 19h.
Le second rendez –vous de cette manifestation laissera la place aux réflexions philosophiques lors du colloque à 4 voix et aux regards appuyés et interrogatifs sur le thème de la fragilité le :
Samedi 27 février 2016 à 16h dans le Hall Dieudonné Jacobs.
Chaque invité nous livrera une vision et une analyse personnelle de la fragilité.
La librairie CHARLEMAGNE, à nouveau partenaire de la manifestation, proposera à l’issue du colloque, une séance de dédicaces des ouvrages des invités.
Boris Cyrulnik
Neuropsychiatre et psychanalyste, « Fragilité et Résilience ».
‘Il s’agit presque toujours de l’acquisition d’une vulnérabilité neuro-émotionnelle.
La neuro-imagerie et l’étude des interactions précoces montrent comment un isolement affectif ou une maltraitance précoce laissent des traces durables dans le système nerveux
Il s’agit d’une mémoire sans souvenir, un inconscient cognitif que l’on peut photographier et doser.
Ces traces sont durables et peuvent provoquer des troubles de la socialisation.
Mais si l’on parvient à réorganiser la niche sensorielle qui entoure un enfant ou un adulte, un processus de résilience peut se déclencher.’
Norbert Hillaire
Artiste et théoricien de l’art, professeur Nice – Sophia Antipolis, « Eloge de la fragilité : le corps fragile du duende à l’heure du projet transhumaniste ».
Les techniques de valorisation et le culte du corps sont devenus la grande affaire de notre temps, en vue d’un être humain augmenté par toutes sortes de prothèses (jusqu’au transhumanisme), et comme affranchi des contingences de la souffrance et de la mort. Avec la fin des anciennes appartenances, le corps s’est en effet progressivement imposé comme le successeur de la conscience et de l’âme, et le culte de l’apparence (je l’ai vu à la télé), a, comme dit Régis Debray, fini par détrôner celui des anciennes profondeurs (je l’ai lu dans un livre).
Tout le contraire du duende, cette notion étrange et intraduisible, qui, pour le coup s’adresse directement à notre temps, mais en une sorte d’effet boomerang. Si le corps, dans le duende existe, c’est sur le mode d’un retrait paradoxal, d’une fragilité essentielle, ce retrait qui fait dire à José Toma : « quand je vais toréer, je laisse mon corps à l’hôtel ». De ce corps impossible, et comme amoindri, émane alors la vérité d’une force insurpassable qui ne produit pas de « formes mais la moelle des formes, de la musique pure qui réduit le corps à ce qu’il faut pour rester en suspens ».
Laurence Vanin
Philosophe et conférencière, « Fragilité et existence : le fil de la vie ».
Le bouleversement est principalement et initialement vécu par l’homme comme une impression. Son désordre intérieur s’avère lié à l’empreinte laissée sur lui par les effets de sa rencontre avec ce monde qui l’entoure, le touche… l’impressionne. Toutefois, de l’extérieur, observé par autrui, ce trouble prend la forme d’une expression, le visage change et arbore un air différent, le corps adopte une autre posture ; tout cela résultant de sa rencontre avec des phénomènes plus ou moins attractifs ou repoussants. Dès lors tout affect s’articule entre l’impression dans laquelle il s’éprouve et l’expression dans laquelle il se donne à voir et se manifeste au regard d’autrui. Cet état affectif désigne la simultanéité d’états émotionnels internes ressentis et d’autres, externes qui en sont la manifestation, « le masque », dans sa représentation. L’émotion, dont l’étymologie latine provient de emovere signifie déplacer, remuer, ébranler. Elle désigne, en somme, une totalité, à savoir un ensemble de réactions désordonnées, explosives dont la manifestation s’accompagne d’un comportement particulier, confirmé par les réactions corporelles. L’émotion s’affiche dans son désordre et s’éprouve comme un tumulte. Elle semble imprévisible et sa manifestation diffuse témoigne d’actes ou de réponses inadéquates à une situation inédite, déstabilisante, imprévisible. Elle témoigne de la difficulté pour l’homme de s’adapter à une situation nouvelle, contingente. De toute évidence, l’homme s’éprouve dans le monde. Comme il n’est pas insensible, il reste troublé par les événements plus ou moins brutaux auxquels il est confronté. Les changements pour lesquels il n’est pas spécialement préparé produisent de l’émotion, engendrent du désordre, de la confusion. Lorsqu’ils se précipitent, lorsque vivre va plus vite que penser, l’homme peut être dépassé par ce qui survient. Aussi n’est-il pas étonnant que la conscience soit surprise par ce qu’elle traverse. Elle est comme délocalisée, hors d’elle-même, car « agie » de l’extérieur. L’homme fait ainsi l’épreuve de la fragilité, de la précarité de l’existence.
Philippe Granarolo
Philosophe et professeur, « La nouvelle conscience de notre précarité ».
Nous nous sommes tous sentis fragiles à certains moments de notre vie : la maladie, l’échec, les handicaps, le vieillissement, sont des expériences universelles caractérisant notre condition éphémère. Depuis Hiroshima, ce sentiment individuel a pris la forme d’un ressenti collectif. Les catastrophes écologiques qui se sont succédé et une meilleure connaissance du passé de la terre se sont conjuguées pour nous conduire devant l’évidence de notre fragilité. Nous nous découvrons une vulnérabilité partagée avec l’ensemble des vivants, conscience qui entraîne la régression des valeurs masculines de puissance, d’agressivité, de domination, auxquelles se substituent des valeurs plus féminines de délicatesse, de respect de la vie, d’empathie. Il est temps de se demander si la fragilité n’est pas une force, si la conscience de notre précarité n’est pas le meilleur garant d’une vie meilleure, et peut-être tout simplement la condition de notre survie.
Complexe Gérard Philipe – Avenue Charles Sandro – LA GARDE (83) Service Culturel – www.ville-lagarde.fr – 04 94 08 99 19
« OÙ Association & Lieux d’Expositions Résidences et commissaire artistique » www.ou-marseille.com
La Strada www.facebook.com/journal.lastrada
Galerie La Compagnie. www.la-compagnie.org
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