Sylviane Bykowski
5 octobre 2013 à 18h30, inauguration exposition
La fleur au fusil
Ethnologue de formation et photographe par raison, Sylviane Bykowski entre au fort Napoléon par la grande porte avec une exposition spécialement dédiée au lieu.
Après un travail in situ d’un an, elle offre un regard contemporain à la commémoration d’un événement historique, la prise de Toulon par Bonaparte en 1793. Pour bref rappel, le fort Caire – qui deviendra plus tard fort Napoléon – date de 1821 et a été édifié sur le lieu du combat décisif mené par les soldats de l’An II le 17 décembre 1793. Sylviane Bykowski s’est emparée de cette histoire mouvementée et s’est attachée à observer cette masse de pierres au profil austère durant une révolution cette fois-ci solaire.
Consciente de l’importance et de la solennité de l’événement, la photographe a imaginé un projet centré sur le lieu, ses espaces, sa réalité historique et son environnement. À cet effet, l’artiste s’est concentrée sur les différentes périodes de l’année pour révéler le bâtiment. Le titre que porte l’exposition – ‘Les quatre saisons du fort’ – livre donc une vision faussement bucolique du fort Napoléon, la photographe hyéroise intégrant dans ses oeuvres des végétaux qu’elle rend, par un procédé plastique, endémiques. Adepte de la macrophotographie, l’artiste capte le détail des espèces jusqu’à en donner une vision abstraire : l’âme esthétique qui transparaît de cette série de photographies toutes inédites. Flirtant avec le kitsch sans apparaître ostensible, comme les photographes Pierre et Gilles connus pour leurs images retouchées à la peinture, Sylviane Bykowski crée son propre univers pour ne pas écrire ses propres espèces. ‘Le monde végétal constitue l’essentiel de mes recherches graphiques tant en argentique qu’en numérique. Mon objectif s’insinue au coeur du végétal pour ne donner plus qu’à voir une vision abstraite de ce dernier : capturer la lumière, le détail, la recherche des lignes. Il s’établit ensuite un jeu entre le spectateur et la photographie’. Ainsi, valériane, lierre, ciste, bougainvilliers, coquelicot, églantine, pissenlits, spiranthe… s’échappent un instant de leur condition pour inscrire leurs traces dans des planches qu’un botaniste du XVIIe siècle aurait observé avec un réel intérêt.
Jean-Christophe Vila
Exposition du 8 octobre au 16 novembre 2013
Fort Napoléon, Chemin Marc Sangnier, 83500 La Seyne sur mer,
Tél. 04 94 30 42 80