Pourquoi Dracénie Provence Verdon agglomération a décidé de mener une campagne de communication sur la sécheresse
Dracénie Provence Verdon agglomération (DPVa) est compétente en matière d’eau potable, d’assainissement et d’eau pluviale depuis le 1er janvier 2020. Elle possède ainsi une vision globale de certaines situations. C’est le cas pour l’état des ressources en eau potable des 23 communes de l’agglomération.
Dans l’opinion publique la notion de sécheresse hivernale commence à émerger. Les pluies de l’automne et de l’hiver sont dites efficaces car ce sont elles qui rechargent les nappes. En cas de déficit de pluviométrie, les ressources d’eau potable ne sont pas rechargées. Il s’agit exactement de la situation météorologique qui nous concerne en ce début d’année 2022.
Un déficit de pluie record
Un paramètre souvent étudié est la quantité de pluie tombée en 6 mois. L’étude de ce paramètre sur les 20 dernières années montre que l’hiver 2021/2022 est le plus sec depuis 20 ans : il est tombé 336 mm d’eau en 6 mois cet hiver, alors que la moyenne sur 20 ans est de 550 mm. Qui plus est, l’hiver dernier fait aussi partie des hivers les plus secs de la période. Nous sommes donc dans une configuration pluviométrique particulièrement défavorable.
Et les pronostics de Météo-France pour les 3 prochains mois n’est guère encourageant, avec une tendance de climat « plus sec que la normale ».
Un niveau des nappes au plus bas
Les 23 communes de DPVa sont alimentées en eau potable par une cinquantaine de ressources, avec des sources, des forages dans les massifs calcaires locaux et des achats d’eau de secours à des syndicats ou producteurs voisins.
L’étude de ces ressources montre que l’impact du déficit de pluie est clairement visible. La grande majorité des sources et forages disponibles sont, au début avril, à des niveaux d’un mois de juillet, certaines étant déjà à des niveaux de fin d’été.
De plus l’analyse sur plusieurs années montre une décroissante régulière du niveau des nappes.
Le constat est donc doublement douloureux : non seulement le niveau de nos ressources est très bas cette année 2022, mais en plus, la tendance de long terme n’est pas encourageante pour les années à venir.
Des moyens de situation de crise mis en œuvre
Durant l’été 2021, plusieurs communes de l’agglomération ont vécu des périodes de tension très forte sur la distribution de l’eau potable. Les communes de Bargemon et Lorgues ayant même subi des coupures d’eau car les consommations étaient supérieures aux capacités des ressources.
La situation risque d’être plus périlleuse en 2022, malgré les travaux et entretiens réalisés durant l’hiver sur certains points d’eau.
Dès le mois de mars 2022, des campagnes de recherches de fuites ont été menées sur les communes les plus déficitaires, grâce à la mutualisation des moyens matériels et humains procurés par l’agglomération. Ces campagnes vont se poursuivre durant tout ce printemps et cet été pour minimiser les pertes d’eau en réseau.
Dans le même temps une réflexion est menée pour créer des interconnections entre les communes afin que les communes puissent se secourir. Il s’agit de travaux lourds et complexes, avec des autorisations administratives importantes.
Une prise de conscience collective
Comme le faisait remarquer Emma Haziza lors de sa conférence publique du 1er mars à Draguignan, les évolutions climatiques que l’on observe sont à placer dans le temps long, et les situations tendues vont s’accélérer. Au-delà des moyens que pourra mettre en œuvre la puissance publique, c’est bien un changement de regard que nous devons porter sur l’eau en Dracénie.
La Dracénie est une terre d’eau. Notre territoire est irrigué d’une multitude de canaux qui ont permis le développement de nos communes. Ce patrimoine que nous ont légué nos anciens était géré avec la parcimonie nécessaire à une ressource pérenne mais précieuse.
Nos modes de vie et la disponibilité de l’eau du robinet nous ont fait oublier les réflexes d’une gestion parcimonieuse.
C’est pourquoi DPVa s’est engagée dans une démarche de communication auprès du grand public pour retrouver les gestes simples, qui permettent de conserver nos conforts de vie tout en préservant la richesse commune que représente l’eau.
Cette campagne de sensibilisation est résolument orientée vers le risque naturel que représente la sécheresse, en l’associant avec le robinet de l’eau de nos habitations. Les quelques conseils sur l’utilisation de l’eau à la maison et au jardin sont souvent des rappels, illustrés de pictogrammes originaux et actuels. L’application de ces conseils est une bonne participation à la gestion commune de l’eau, et une anticipation aux futurs arrêtés préfectoraux et communaux qui vont intervenir au fur et à mesure que la saison va s’avancer.
L’eau est un bien commun, aux multiples usages. Pour conserver cette richesse, le territoire se doit d’être résilient, en associant les efforts de la puissance publique à une prise de conscience collective en réactivant les réflexes de sobriété que nos anciens détenaient.
La campagne de communication
Il s’agit désormais d’un fait : l’eau se raréfie sur notre territoire. Ensemble, nous pouvons adapter nos comportements pour préserver cette richesse.
C’est pourquoi Dracénie Provence Verdon agglomération s’est engagée dans une démarche de communication pour retrouver les gestes simples, qui permettent de conserver nos conforts de vie tout en préservant la richesse commune que représente l’eau.
Au jardin :
• Recyclez les eaux de nettoyage et collectez les eaux pluviales pour l’arrosage des espaces verts et l’entretien/ nettoyage des extérieurs
• Paillez et amondez la terre avec du broyat sur vos plantations pour limiter l’évaporation et le dessèchement du sol. C’est encore plus efficace si le sol a été biné.
• Privilégiez les plantes endémiques économes en eau et résistantes à la chaleur et au vent
• Améliorez l’arrosage : arrosez tard le soir ou tôt le matin, pour éviter une évaporation trop rapide. Il est normal que la pelouse jaunisse en été, c’est mieux de ne pas arroser du tout !
• Préférez de la prairie à la pelouse, les «mauvaise herbes», pâquerettes et pissenlits améliorent la biodiversité et la porosité de votre sol, ce qui retient mieux l’eau.
• La permaculture permet de mieux organiser votre potager : les plantes seront moins gourmandes en eau.
• Supprimez tout fongicide et autre produit chimique, car vous aurez renforcé votre sol naturellement et l’eau ne sera plus un problème. Vous réduirez aussi la pollution des eaux du territoire.
• Limitez le remplissage des piscines, de préférence en avril ou mai.
Ne vidangez pas vos piscines, nettoyez-les et préférez l’hivernage.
• Lavez les véhicules dans les stations de lavage, ou à l’éponge plutôt qu’au jet. Réduisez considérablement le nombre de lavages.
À la maison :
• Vérifiez régulièrement que votre installation n’a pas de fuite : notez les chiffres du compteur avant de vous coucher et juste au réveil. S’il y a une différence, c’est que vous avez une fuite.
• Préférez les douches aux bains, cela réduit la consommation d’eau à la salle de bain.
• Aux toilettes, préférez une chasse d’eau à deux boutons. Le petit bouton délivre 3 litres contre 6 pour le gros bouton.
• Les toilettes sont fréquemment sujettes à des fuites. Vérifiez que vous n’avez pas d’écoulement.
• Équipez votre domicile d’économiseur d’eau et de régulateur de débit.
• Il existe des pommeaux de douche connectés, qui vous indiquent la quantité d’eau utilisée. Vos enfants se prendront au jeu et vous ferez des économies sur la facture !
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