Le Conseil départemental du Var soutient le retour du pistachier. Ce fruit sec, peu gourmand en eau, répond aux enjeux agricoles actuels. Trois sites ont été visités dans le centre Var.
Une culture ancienne relancée face au changement de climat
Le pistachier a existé dans le Var au XIXᵉ siècle. Il a disparu avec l’évolution de l’agriculture. Aujourd’hui, les agriculteurs s’adaptent au réchauffement climatique. Le pistachier demande peu d’eau. Il résiste mieux que la vigne à la sécheresse.
Cette plante s’adapte bien aux sols secs et calcaires. Elle convient aux paysages du centre Var. La visite de terrain a permis d’en observer trois formes : une pépinière à Brignoles, un verger en plaine au Val, et un verger en colline à Montfort-sur-Argens.
Une pépinière varoise créée par deux viticulteurs
Hugues Chaboud, vigneron à Brignoles, et Thomas Paul, viticulteur à Montfort-sur-Argens, ont créé la pépinière Pépistach’ en 2020. Tous deux sont ingénieurs agronomes, et ont étudié les variétés adaptées avant de se lancer.
Ils n’ont pas trouvé de plants français de qualité. Ils ont cherché des graines aux États-Unis, dans le Haut-Var et au Maroc et ont appris à greffer les arbres. La culture du pistachier nécessite un porte-greffe. La production commence après cinq ans.
Une filière agricole en construction
Leur objectif est clair : structurer une filière complète, du plant à la transformation. La pépinière ne peut pas encore répondre à toute la demande. Aujourd’hui, 300 hectares sont plantés dans le sud. Ils visent 3 000 hectares en 2030.
Le climat du sud de la France convient bien à cette culture. De nombreuses terres sont disponibles, souvent laissées en jachère. La pistache pourrait redonner vie à ces espaces. La zone concernée s’étend de l’Occitanie jusqu’à l’Est de la Provence.

Une production valorisée pour la transformation
La récolte se fait en septembre. Elle reste manuelle. Les fruits sont ramassés immatures. Un arbre peut produire jusqu’à 15 kilos de fruits. Une fois décortiqués et séchés, on obtient 1,5 kilo de pistaches prêtes à la vente.
Le cours de la pistache verte émondée atteint environ 23 € le kilo. Ce produit est utilisé en pâtisserie, confiserie et nougaterie. Il représente une petite part du marché mondial, mais il est très recherché.
Un atelier pour renforcer la filière
Thomas Paul, Hugues Chaboud et Denis Ketabi ont lancé un atelier de transformation, Pistache Provence. Cet outil est essentiel. Il permet de transformer les récoltes du sud de la France.
L’atelier soutient aussi les essais de nouvelles variétés. Il aide à diffuser de bonnes pratiques agricoles. Cette étape complète l’offre technique. Elle garantit une production locale de qualité.
Une culture résiliente et adaptée au territoire
Le pistachier vient de régions arides comme l’Iran ou l’Afghanistan. Il supporte la sécheresse et le gel. Il résiste mieux que la vigne aux maladies. Sa culture peut renforcer la résilience des exploitations.
Les agriculteurs veulent produire une pistache locale, adaptée au terroir. Ils s’appuient sur des choix variétaux réfléchis. Leur approche reste technique et rigoureuse. Ils accompagnent chaque producteur avec une étude préalable.
Le retour du pistachier dans le Var répond aux enjeux climatiques. Il ouvre une nouvelle voie agricole. Il apporte des solutions concrètes aux agriculteurs en quête de diversification.
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