De son vrai nom Jonathan Peter Wilkinson, le demi d’ouverture international Anglais évolue au sein de l’effectif Rouge et Noir depuis 2009. Agé de presque trente-quatre ans (il les aura le 25 mai prochain) Jonny Willinson garde intact sa passion pour le rugby. Occasionnellement rédacteur pour le journal Anglais The Times, il s’est prêté volontiers au jeu des questions-réponses avant la rencontre de Heineken Cup contre les Gallois de Cardiff Blues.
E.BM: Jonny, est-ce que la défaite contre le Racing Métro dimanche dernier vous a rendu plus fort ?
J.W: On a perdu le match et il faut que l’on apprenne de cette défaite. il faut que l’on s’améliore.
E.BM: Ce n’était pas trop facile cette enchainement de victoires ?
J.W: Non je ne crois pas. L’envie, l’ambition, la passion et notre énergie ne changent jamais, c’est toujours pareil avant chaque match. On sait très bien que toutes les équipes de Top 14 sont capables de faire des choses très fortes.
E.BM: Comment analyses-tu votre défaite?
J.W: Ce qui nous a coûté chère c’est plus nos choix tactiques, techniques et collectifs.
E.BM: Est-ce que ce revers contre Paris a semé le doute ?
J.W: Non pas du tout, c’est l’inverse. Je sais très bien qu’il y a des moments difficiles dans une saison. Les choses comme ça sont nécessaires. La réaction de l’équipe est le plus important. Il faut voir comment va réagir le groupe après notre défaite en championnat.
E.BM: Cette semaine a été dure ?
J.W: Non, pour moi non. Tout le monde a souffert de perdre ce match. Ca reste dans la tête, tous les soirs, tous les matins. On sait très bien que l’on n’a pas joué comme on voulait. On ne s’attendait pas à perdre, ça ‘pique’ et ça continuera jusqu’à la fin de saison.
E.BM: Tu as l’air plus relaxe cette année ?
J.W: Non, peut-être que je suis à même de mieux cacher la pression. Pour moi l’envie, la passion et le désir de réussir avec cette équipe reste intact. Cela ne s’arrête jamais. Peut-être que j’ai plus l’habitude de vivre avec la pression.
E.BM: Votre mental à toutes épreuves vous permet de tenir malgré vos trente ans passés ?
J.W: Oui, je me sens très bien. Je crois que c’est grâce à l’esprit qui règne dans le groupe. Je me trouve souvent contre des jeunes qui sont plus grands, plus rapides et de temps en temps je le ressens. Pour moi le rugby c’est 60 à 70% du mental. Il faut arriver chaque matin à l’entraînement avec un bon esprit.
E.BM: Comment abordes-tu cette rencontre contre Cardiff Blues ton prochain adversaire en H Cup ?
J.W: On sait que toutes les équipes qui sont en Heineken Cup sont très fortes et ont mérité d’être là. Les Gallois sont puissants et ont de l’expérience. Ce match est l’occasion de montrer ce que l’on veut et de grandir ensemble. Après ce revers en Top 14 il est crucial de s’améliorer dès ce week-end.
Propos recueillis par Patrick Issartier – samedi 12 janvier 2013.