Le nomadisme selon Jean-Marc Brunet
Jean-Marc Brunet n’a pas de patrie. Entendons par là que son travail de peintre et graveur se
détache de contingences géographiques ou culturelles pour exister. Certes, l’artiste puise dans son environnement la nourriture inspiratrice propre à chaque oeuvre. Son art, serait-on tenté d’écrire, passe d’un univers à l’autre, d’un continent à l’autre, c’est-à-dire se détache de ses sources pour en rechercher d’autres. De même, à la lecture de son parcours artistique, il a su s’affranchir de barrières puisque s’y révèlent différentes périodes.
Né en 1970 à Soissons (Aisne), il pratique très jeune le dessin, des oeuvres qu’il expose dès l’âge de seize ans. Puis, installation à Paris en 1989, époque qu’il met à profit pour s’initier à certaines techniques comme le nu ou la gravure dans des ateliers de renom. Il se dirige alors vers la peinture abstraite (grâce au peintre guadeloupéen Alain Salèvor), et rencontre en 1993 Oswaldo Vigas – également peintre, graveur et avant tout ami.
Débute ensuite, au milieu des années 90, la période dite Réservoir, ainsi que la production de toiles inspirées par la musique qui le feront côtoyer Claude Nougaro, Aldo Romano, Charles Aznavour… D’autres cycles suivront avec des moments clés comme l’acquisition en 2000 d’une presse taille-douce qui marque le glissement de l’acrylique à l’huile.
Le choc de l’Afrique aussi, avec des séjours multiples au Sénégal en compagnie de l’artiste Ousseynou Sarr, la complicité du poète Jean-Marc Natel, les premières expositions à l’étranger, la réalisation de monotypes, illustrations et livres-objets rendant hommage au monde de la poésie. La création jubilatoire est manifestement en route.
Puis, une autre rupture en 2004. Avec la fréquentation des peintres Jean Rustin et Albert Bitran, une nouvelle phase s’impose à ce travailleur acharné, avec l’abandon d’un certain constructivisme. Enfin, 2007 annonce autre chose, un souffle lyrique s’entiche de ses toiles, témoignant d’une énergie sans cesse renouvelée, à l’image d’une source qui ne saurait jamais tarir. Cest à ce voyage que vous convie la Ville de La Seyne-sur-Mer.
Jean-Christophe Vila
LA SEYNE-SUR-MER – Du 2 mai au 23 juin 2012, du mardi au samedi de 14h à 18h sauf jours fériés
Galerie la Tête dObsidienne – Fort Napoléon – chemin Marc Sangnier
Tél. : 04 94 87 83 43 – fortnapoleon@voila.fr
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