Quand l’école devient un enfer…
Arnaud Bosson est entrepreneur à Draguignan. Il est père de 3 enfants, dont une adolescente. En novembre 2023, il remarque que les résultats de celle-ci sont en baisse, l’appétit n’est plus là et elle s’isole de plus en plus dans sa chambre. Par chance, l’adolescence accepte de parler à ses parents et évoque le harcèlement scolaire dont elle est victime dans son école.
Elle fait en effet l’objet de moqueries incessantes de la part d’une de ses camarades de classe. Celle-ci la prend en photo, l’affuble de surnoms et continue de maintenir la pression, à la maison, via les réseaux sociaux.
L’arbitrage kafkaïen du problème
Il le regrette aujourd’hui mais Arnaud Bosson et son épouse tardent à prendre le problème en main. Leur fils multi-dys est dans la difficulté à ce moment-là et demande beaucoup d’attention.
Malgré une écoute bienveillante, ils ne montent pas au créneau tout de suite. Une erreur selon Arnaud Bosson qui encourage les parents à se saisir tout de suite de ce type de situation.
Pour sortir de la tension permanente, l’adolescente décide un jour d’aller parler à son « harceleuse » à la sortie des cours. Suite à cet échange, la camarade de classe se plaint à ses parents et à la direction de l’établissement de l’attitude menaçante de la fille d’Arnaud Bosson.
Il est convoqué, à sa grande surprise, par la Proviseure et de la CPE, au conseil de discipline… de sa fille ! Celle-ci est accusée d’harcèlement et écopera d’une exclusion avec sursis.
Un manque d’écoute
Renvoyée, la fille d’Arnaud Bosson passe ses journées seule à la maison. Le père de famille s’inquiète. Il a en effet peur qu’elle fasse une bêtise.
Le harcèlement étant une « grande cause nationale », il existe un numéro d’écoute (le 3020 ou 3018 pour le cyber harcèlement). Arnaud Bosson le compose pour être conseillé sur l’attitude à avoir. La réponse qu’il reçoit est ubuesque. La personne au bout du fil se réjouit de cette période d’isolement « c’est bien qu’elle soit seule, elle va pouvoir s’aérer l’esprit, penser à autre chose ».
Le méli-mélo se poursuit avec la demande de changement d’établissement. Arnaud Bosson s’étonne que ce type de procédure ne soit pas simplifiée pour pallier aux problématiques d’harcèlement à l’école. De longues semaines s’écoulent encore avant que sa fille puisse intégrer un nouvel établissement, un temps long pendant lequel le pire peut arriver.
Tout est bien qui se finit bien
Pour la fille d’Arnaud, l’enfer est terminé puisqu’elle a pu intégrer un autre établissement et s’est même fait de nouveaux amis.
Mais pour son père, le combat continue.
Il veut que son témoignage serve à améliorer la prise en charge des cas de harcèlement à l’école. C’est pourquoi il a écrit au Ministère de l’Éducation pour faire connaître son histoire.
Les chiffres du harcèlement à l’école
Selon les chiffres du gouvernement, 46 % des élèves déclarent avoir été au moins une fois victimes de violences répétées durant l’année scolaire.
6,7 % des élèves témoignent de cinq atteintes répétées ou plus.
De quel type « d’atteintes » s’agit-il ? Vols de fournitures scolaires (54 %), surnoms désagréables (44 %), insultes (43 %) et mises à l’écart (43 %).
3 victimes de violence sur 10 en ont parlé à quelqu’un (amis, parents essentiellement, adulte du collège dans certains cas)
Enfin, 1 collégien sur 5 a été victime d’au moins une cyber-violence de façon répétée.
Découvrez le clip de campagne « Non au harcèlement »
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