L’objectif de la COP21 est de réduire les gaz à effet de serre. Pour cela nous devons supprimer en priorité la consommation des énergies fossiles et cette réduction énergétique touche le secteur du bâtiment de plein fouet.
44% de l’énergie produite sont absorbés par le secteur résidentiel-tertiaire.
La consommation des énergies se répartit de la façon suivante : 37% pour l’électricité, 32% pour le gaz, 16% pour le pétrole et 15% pour les énergies renouvelables.
D’une façon générale, l’énergie utilisée dans une résidence principale se décompose ainsi : 62% en chauffage, 12% en eau chaude, 7% en cuisson, 19% autres.
Le chauffage représente donc les 3/4 de la consommation énergétique d’un logement.
Repenser notre mode d’habiter, grâce à une architecture responsable.
Cette prise de conscience sur la réduction des énergies polluantes nous conduit à repenser notre mode de vie, en particulier notre mode d’habiter.
Nous devons accéder à une architecture responsable qui se doit de prendre davantage en compte l’environnement. Ainsi devient-elle bioclimatique.
Les quelques principes qui composent cette « architecture bioclimatique » sont les suivants :
– les contraintes d’implantation du bâtiment sur une parcelle. Le choix de son positionnement peut être limité. Il faudra donc agir sur d’autres fondamentaux qui la composent.
– Vient ensuite, l’enveloppe d’un bâtiment qui constitue l’interface entre l’intérieur et l’extérieur. Il faut optimiser son fonctionnement en tenant compte du potentiel offert par son environnement. Cette enveloppe est composée de façades, de toits, et du sol. Partie la plus pérenne elle est en contact permanent avec l’environnement climatique.
Dans cette approche, l’élément à prendre en compte est l’exposition de la construction, de préférence Nord /Sud, pour l’ensoleillement, la lumière. A cela s’ajoute l’analyse des vents dominants dont on doit se protéger ou que l’on peut utiliser comme éléments de confort, par exemple la fraîcheur, l’été.
Il est également important de prendre en compte les diverses nuisances : le bruit, les vues obstruées, la qualité du vis-à-vis…
L’enveloppe assurera la meilleure protection isolante contre le froid et la chaleur et notamment le rayonnement solaire, par l’utilisation de masques respectant l’ensoleillement des pièces été comme hiver.
La construction peut aussi s’accompagner d’aménagements de protection extérieure par le prolongement d’éléments rapportés : pergolas, paravents, prolongements de murs.
Une des données importantes de l’architecture bioclimatique est le choix et l’implantation de la végétation. Elle contribue à la protection des vents et du soleil.
Les arbres à feuilles caduques placés en façade Sud et Ouest offrent une protection naturelle en été et permettent en hiver l’entrée du soleil, lorsqu’ils ont perdu leurs feuilles : les mûriers-platanes sur les terrasses des bastides illustrent ce principe !
Le positionnement de la construction est lié aussi à l’organisation des espaces intérieurs (séjour, salon, cuisine, chambres, bureau, salle de bains, etc). En effet la localisation fonctionnelle de ces espaces doit être en adéquation entre l’intérieur et l’extérieur : par exemple la cuisine pourra donner à la fois sur la salle à manger et sur la terrasse qui est un espace de convivialité.
L’architecture bioclimatique utilise également la ventilation naturelle. Elle est opérante dans le cas d’un logement traversant : le flux d’air naturel passe des pièces principales (séjour, chambres) aux pièces humides (W-C, salle de bains). Ce principe est exploité pour toute ventilation qu’elle soit contrôlée ou à double flux.
L’architecture bioclimatique peut se décliner en différents types de maisons à faible besoin énergétique.
Tout d’abord la maison bioclimatique qui tient compte bien sûr du climat. Elle requiert l’utilisation de la végétation. Le sol sert de masse de stockage thermique par l’utilisation de puits canadien. L’énergie bois devient une solution de chauffage complémentaire. Pour concevoir une maison bioclimatique, l’architecte tiendra compte de son environnement, l’utilisant pour limiter les besoins en énergie et les émissions de gaz à effet de serre.
La maison passive est conçue dans le but de ne dépenser aucune énergie ce qui implique une isolation renforcée et le recours à des énergies renouvelables, notamment le solaire.
La maison à énergie positive est une maison dont le bilan énergétique est positif, c’est-à-dire qu’elle produit plus d’énergie qu’elle n’en consomme. Il faut, pour cela, avoir recours à plusieurs solutions : des capteurs photovoltaïques sur le toit, un chauffage solaire surdimensionné, une chaufferie bois.
La maison dite « bio » n’est pas obligatoirement une maison économe en énergie. Il s’agit d’une maison construite à partir de matériaux sains et naturels. Ainsi utilisera-t-on de la laine de chanvre ou de la paille pour l’isolation, du bois pour l’ossature.
Il faut alors être vigilant, certains matériaux peuvent paraître naturels, or leur mise en application peut être nocive (traitement de certains bois).
Des concepts ésotériques peuvent devenir prioritaires : tracé régulateur, Feng-shui, ou encore d’autres aspects physiques tels que la protection électromagnétique, le géomagnétisme. Bien sûr, les deux concepts « maison bio » et « maison bioclimatique » peuvent être réunis…
Gérard Hartmann
Architecte DPLG urbaniste
cabinet.hartmann@orange.fr
www.cabinet-hartmann.com
La rédaction d’info83, remercie Gérard Hartmann pour sa contribution.
Vendredi 29 janvier 2016
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