Entretien avec Maître Garry, bâtonnier au barreau de Toulon
Le bâtonnier des avocats toulonnais, Maître Jean-Michel Garry, demande la réouverture d’urgence des trois palais de justice toulonnais : « Qui nous empêche aujourd’hui de pouvoir engager les affaires nouvelles ». Il s’inscrit en faux lorsque la garde des sceaux, Nicole Belloubet affirmait que la justice française ne s’était pas arrêtée en raison de la crise du covid-19 : « En tous cas, à Toulon, les palais, la justice n’a pas continué à fonctionner, sauf sur les mesures d’extrêmes urgences en matière pénale notamment, tout le reste sinon a été purement et simplement arrêté. Aujourd’hui deux sites sont complètement fermés et l’autre est à peine entrouvert ».
Il ne manque pas de souligner que dans le cas où un salarié, en délicatesse avec son employeur, qui souhaiterait défendre ses droits auprès d’un tribunal compétent ne pourrait le faire : « Il faut savoir que le conseil des prud’hommes est purement fermé. Si vous avez des difficultés avec votre employeur, aujourd’hui vous n’avez pas la possibilité d’engager une nouvelle procédure pour faire valoir vos droits ». Pire, ledit tribunal ne devrait ouvrir qu’à la fin de la période estivale : « Des confrères ont reçu des informations suivant lesquelles il n’y aurait pas de dossiers « au fond » devant le conseil des prud’hommes, qui pourraient être plaidés, avant septembre ».
Les avocats de Toulon ne comprennent pas les raisons du blocage des lieux de justice sur l’aire toulonnaise.
Le malaise et la crise économique de la profession perdurent et s’amplifient. Après les deux mois et demi de lutte contre la réforme des retraites, les cinq cents avocats du barreau de la ville préfecture luttent maintenant pour un fonctionnement normal de la justice toulonnaise au risque de voir disparaître leurs emplois et peut-être même des cabinets : « L’état des lieux n’est pas très bon sur Toulon,… Ça génère des inquiétudes extrêmes pour le bâtonnier que je suis par rapport à la situation économique de mes confrères, (certains) ont pioché dans leur trésorerie ».
Le combat continu pour ces auxiliaires de justice qui demandent de la cohérence aux organismes de tutelles et surtout une réforme urgente : » Nous avons clairement vu les limites de notre système qui tient grâce aux dévouements de quelques-uns qui ont le souci du service public chevillé au corps ».
Toulon le 25 mai 2020 – INFO83