Une thérapie 2.0 au service de la santé !
Sophie Schaeffer a testé pour nous la thérapie par exposition à la réalité virtuelle (TERV).
Située à Sanary-sur-Mer, la start-up C2CARE créée en 2015, développe des logiciels thérapeutiques en réalité virtuelle pour les psychologues et les professionnels de santé. De la prise en charge de pathologies mentales (troubles anxieux, phobies, addictions, troubles du comportement alimentaire…) à la relaxation ou encore à la stimulation cognitive, le champ d’application est vaste !
La réalité virtuelle, c’est quoi exactement ?
La réalité virtuelle, ou VR, ne sert finalement pas uniquement à jouer à des jeux vidéo comme Mario Kart ! Le principe est simple : immerger l’utilisateur dans un décor virtuel afin de le traiter de manière thérapeutique. Le patient, à l’aide d’un casque en 3 dimensions et accompagné d’un psychologue est traité pour sa pathologie mentale. Cette thérapie virtuelle se déroule en plusieurs étapes, de façon progressive et répétée. Ce sont d’ailleurs des thérapies basées sur les principes d’exposition des Thérapies Cognitivo-Comportementales (TCC).
Thérapies brèves, les TERV se centrent sur le « ici et maintenant ». Elles créent un phénomène d’habituation permettant de confronter le patient aux environnements ou objets qui l’angoissent. L’habituation va permettre un apprentissage d’un nouveau fonctionnement. C’est en quelques sortes un déconditionnement permettant d’avoir un comportement plus adapté.
Les TERV sont efficaces sur tous les types de troubles anxieux comme les phobies. Les anxiétés et les troubles sévères comme la dépression, les états de stress post-traumatiques ou encore les troubles du comportement alimentaire sont aussi des angoisses que l’on peut traiter.
« Devenez acteur de votre propre thérapie », Sophie Schaeffer passe à l’action !
La séance commence par la prise de connaissance avec mon thérapeute du jour, Alexandre, psychologue. On fait un point sur la raison de ma venue, mes émotions, l’environnement et les objets qui impactent mon quotidien. C’est le moment où vous allez pouvoir commencer à expliquer vos émotions et sensations physiques en lien avec ces derniers facteurs. On va surtout éplucher nos pensées automatiques. Ces sensations qui surviennent lorsque vous y êtes confrontées et qui peuvent être à l’origine du mécanisme d’évitement. C’est aussi le moment où vous allez définir vos objectifs.
Une fois équipée de mon casque et de 2 manettes, Alexandre me plonge dans un univers virtuel dédié au traitement de l’acrophobie, la peur des hauteurs. C’est bluffant ! Me voici expédiée comme par magie sur la passerelle du premier étage d’un immeuble. Après avoir évalué mon niveau de stress, de 0 à 10, Alexandre me propose, grâce à mes 2 manettes, d’avancer sur cette passerelle.
Pas trop vite, un peu nauséeuse, c’est le « cybersickness » (« mal de la réalité virtuelle ») dus à la contradiction. En effet, entre les informations visuelles parvenant à mon cerveau et celles de la proprioception, je suis un peu perdue ! Mes yeux disent que je suis à 10 mètres de hauteur alors que mon oreille interne, ma peau et mes muscles me soutiennent le contraire !
Puis je me penche par-dessus une rambarde qui, peu à peu, devient de moins en moins sécurisante, jusqu’à disparaître complètement. Autant dire qu’un petit « coup de chaud » m’envahit ! Cependant, avec Alexandre qui m’accompagne et me parle, me demandant régulièrement mon degré d’anxiété, je finis par m’habituer et retrouver mon calme.
Passons à la difficulté suivante !
Les expositions se font de façon très progressive, le thérapeute ne changera pas de situations tant que vous présenterez toujours de l’anxiété. Me voilà emmenée en douceur sur une sorte de nacelle à 40 mètres de hauteur. Une nacelle ayant la possibilité de basculer légèrement vers l’avant : même processus, petite décharge d’adrénaline suivie d’un retour au calme.
Cette exposition progressive permet donc de conditionner votre cerveau et de créer une habituation aux situations anxiogènes. Tout au long de la thérapie, le rôle du psychologue ou psychiatre sera également de mettre en place différents outils de gestion des émotions, comme une sorte de boîte à outils.
En conclusion, quels résultats peut-on attendre de la TERV ?
D’après les études, les TERV durent en moyenne 8 à 10 séances, à raison de 2 par mois. Le taux de réussite est de 80% !
Les thérapies par réalité virtuelle, comme toute thérapie, peuvent être remboursées. Ce n’est pas la thérapie en elle-même qui est remboursée, mais le professionnel qui vous suit.
Très ludiques, elles apportent un aspect motivationnel d’engagement dans la thérapie encore plus important. En résumé, vous serez acteurs de votre thérapie !
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